PHOTO : Thomas Walk dans le studio photo Deus à Sydney.
Thomas Walk
Capturer le mouvement
ITW & photos: thomas walk
STYLISME : Drapeau Noir
Depuis longtemps, nous suivons avec beaucoup d'intérêt le travail de Thomas Walk, photographe basé à Sydney. Sous le soleil Australien ou autour de l'île de Bali, Thomas créé des images de toute beauté pour la marque Deus Ex Machina qui véhicule parfaitement le lifestyle que Dare Jennings et Carby Tuckwell défendent. Thomas a gentiement accepté de passer un moment avec nous, de nous raconter son quotidien et sa love story avec lesley sa 911 2.7. à la superbe robe jaune
Salut Thomas, merci d'avoir accepté notre invitation ! Peux-tu te présenter rapidement ?
Mon nom complet est Thomas Walk. Je suis Français et j'ai grandi entre Metz, Tahiti et Sydney où je me trouve encore aujourd'hui. Ma mère était journaliste cinéma et mon père était mécanicien pour Porsche / Volkswagen. J’ai été au lycée, comme tout le monde. A part ça, il n'y a pas grand chose à dire sur ma scolarité.
Comment es-tu arrivé à la photo ?
S'il faut vraiment trouver des racines, je dirais que tout a commencé avec le boulot de ma mère. Quand j'étais petit, elle écrivait des comptes rendus et des articles sur le cinéma, un genre de critique. La maison était toujours ensevelie sous des revues spécialisées et des copies VHS en avant première des films qui allaient sortir. A 10 ans, j'étais déjà un vrai cinéphile. De toute évidence, je n'ai pas choisi cette voie mais j'ai toujours aimé cadrer la vie autour de moi. Encore aujourd'hui, mes prises de vue sont extrêmement influencées par le 5e art. Cadrage, éclairage, atmosphère, ambiance… tout remonte au cinéma.
Difficile de décrire ce que c'est de travailler chez DEUS EX MACHINA. C'est drôle, incroyable, stressant, frustrant, ça m'inspire.
PHOTO : Thomas au volant de sa 911.
PHOTO : En ballade avec Lesley.
Au lycée, j'ai dégoté un Mamiya moyen format et j'ai commencé à prendre des photos des copains. J'ai commencé avec de l'argentique et la chambre noire du bahut. J'aimais créer quelque chose à partir de rien et en prime je pouvais le faire avec les potes. A l'époque je ne savais pas ce qui faisait une bonne ou une mauvaise photo. Je m'amusais. La meilleure façon d'apprendre c'est en faisant des erreurs.
J'ai économisé pour mon premier appareil numérique en travaillant la nuit dans la grande surface du coin. Petit à petit, j’ai commencé à rencontrer du monde, des gens qui m'ont mis sur le bon chemin et j'ai commencé à travailler comme assistant pour des photographes.
Toutes ces années là, je prenais des photos de tout. Je me suis fixé comme mission d'apprendre. Je continue et fais évoluer en permanence mon style photographique. Il ne faut jamais arrêter d'apprendre. Surtout avec le numérique. Ca change vite et il faut se tenir au courant.
Comment as-tu rejoins la famille Deus ? C'est comment de travailler chez Deus ?
Tout ça est arrivé un peu grace à Matt Woodward - un copain bourré de talent qui faisait partie de l'équipe créative orginale de Deus ex machina à l'époque. Il m'a introduit auprès de l’équipe.
Deus n'avait pas de photographe interne quand je suis arrivé. Jusque-là, c'était Carby Tuckwell (Directeur créatif / co-fondateur) qui s'occupait de quasi toute la photographie – très très bien d’ailleurs. (vous pouvez suivre Carby sur son compte inst @carbyt). C'était un gros défi à relever.
J'ai commencé avec des petits boulots chez Deus : assistant sur des shootings et des projets d'appoint. Puis, on m'a invité sur le voyage “North To Noosa” avec Anthony Dodds, Dustin Humphrey et l'équipe de surf de Deus - Un véritable baptême du feu. Je suis rentré avec quelques clichés qu'ils ont trouvés "utilisables". Quelques mois plus tard, j'ai commencé l'aventure Deus.
Difficile de décrire ce que c'est de travailler là-bas. C'est drôle, incroyable, stressant, frustrant, ça m'inspire. C'est ça qui rend le travail si fabuleux. C'est tout sauf ennuyeux. J'ai la chance de travailler avec des créatifs de haut niveau, que ce soit à l’agence ou tout autour du monde – tous ensemble pour rendre meilleur quelque chose qui est déjà incroyable.
Ce que Dare et Carby ont créé résistera à l'épreuve du temps, quoi qu'il advienne. Je me considère extrêmement chanceux de pouvoir apporter ma petite pierre à cet édifice.
Au fond, c'est bosser avec des amis. Ce que j'apprends en route c'est bonus.
PHOTO : Image extraite du portfolio de Thomas pour Deus Ex Machina
Est-ce que tu as une routine pour le travail ? C'est quoi une journée "classique"?
Il n'y a pas de journée type chez Deus. Tous les jours, on est en train de planifier, de prendre des photos ou bosser en équipe sur quelque chose. Avec tant de projets en cours, une routine est dure à établir.
Pour ce qui est d'un rythme perso, ma seule routine est assez simple. Debout avant l'aube, une heure de sport et c'est parti ! J'ai l'impression de passer pour un sportif invétéré en disant ça mais si je ne le fais pas, toute ma journée manque d'énergie et de tonus. C'est plus pour le mental qu’autre chose.
Je me repose les week-ends en revanche. Je ne suis pas un para. L'équilibre est la clef de tout projet qui en vaille la peine.
Ton meilleur, pire ou plus étrange souvenir d'un shooting ?
Avec assez de temps, même les pires souvenirs deviennent les meilleurs quand j'ai mon appareil entre les mains – Surtout chez Deus ex machina.
Nos deux derniers catalogues étaient de gros défis pour ne pas dire autre chose. Nous avons fait des prises de la collection capsule d'hiver en plein blizzard dans les Alpes italiennes pendant 3 jours. Quelques mois plus tard, on remettait le couvert dans le chaos de Bali à 30°. Ca donne des photos de qualité et des souvenirs inoubliables.
Carby et moi, nous sommes doués pour trouver des shootings sympas. On aime les défis, c'est notre truc.
PHOTO : Gauche - Un minuscule Boeing dans le soleil couchant
Droite - "Thomas en ballade avec lesley"
PHOTO : Lesley au lever du soleil.
Peux-tu nous parler un peu de cette magnifique 911 jaune et de tes virées loin de la ville ?
Ca, c'est Lesley. Une 2.7. Le jour de mes 23 ans, je me suis rendu compte que mon père m’avait transmis son virus des Porsches ! Je crevais d'envie d'avoir une 911. Mais c'était trop tard. Le prix des 911 avait déjà atteint des sommets délirants et les jeunes amateurs comme moi ne pouvaient plus y prétendre. Un après-midi, coincé dans les embouteillages à 5 minutes du boulot, j'ai tourné la tête vers une vieille maison en bord de route. J'ai vu les courbes du toit d'une voiture jaune derrière un portail en fer. Mon 6e sens crépitait. Je connaissais cette courbe par cœur et quelque chose me disait que c'était une 911. J’ai tout de suite été hyper intrigué. Je suis retourné à cette maison après le boulot et j'ai toqué à la porte. C'est comme ça que j'ai rencontré Lesley - la deuxième propriétaire de la voiture depuis 1978. La voiture était magnifique et sans fioriture avec sa carrosserie jaune Talbot d'origine et son intérieur marron. Une 2.7L avec un moteur six cylindres à plat, une boite de vitesse 4-speed 915 et ses jantes cookie cutter d'origine. Malheureusement, ça faisait un petit moment qu'elle n'avait pas roulé à cause d'un problème d'injection. Ce n'était pas une 3L Carrera ou une 911T (les 911s de mes rêves), mais mes tripes me disaient que c'était la voiture pour moi. Je ne la cherchais pas, c'est elle qui m'avait trouvé. Ca faisait deux ans qu'elle m'attendait, à 5 minutes de mon boulot. Lesley a pris plusieurs mois pour y réfléchir et finalement elle a accepté de laisser la voiture partir à condition que je l'emmène faire un tour dès que possible.
PHOTO : Un bolide de toute beauté du préparateur Rod Emory.
J'ai demandé ma fiancée Jamie en mariage dans cette Porsche !
Mon père et moi réalisions notre rêve de remettre en marche notre propre 911. Trois mois et un nombre incalculable d'heures de travail plus tard, la 2.7 a repris vie et a fait ses premiers kilomètres en 2 ans.
Depuis, j'ai demandé ma fiancée Jamie en mariage dans cette même Porsche, j'ai profité d'innombrables petits matins derrière le volant, et bien sûr, j'ai emmené Lesley, l'ancienne propriétaire, pour une virée. J'ai même baptisé la voiture en son hommage.
C'est un petit bolide unique, avec plein de caractère. Elle roule, sent, sonne et même fuit comme doit le faire une Porsche. Ce n’est peut-être pas l’engin le plus rapide qui soit. Mais, l'attrait de ces bolides va bien au-delà de la vitesse.
Je suis extrêmement chanceux de l'avoir trouvée et je ne vais pas la lâcher de sitôt !
Mon pater a vendu toutes ses Porsches à refroidissement par air et il s'en mord les doigts. Jamais je ne commettrais une telle erreur !
As-tu une photo que tu aimerais partager avec nous ? Et pourquoi celle-là en particulier ?
Une fois que ton passe-temps devient ton métier, ça devient plus difficile d'en faire pour soi-même. Avant, j'emmenais mon appareil partout. Maintenant, je prends des photos uniquement quand je suis obligé.
C'est un truc que j'essaie de changer. Le meilleur appareil c'est celui qui est toujours à portée de main et prêt à être déclenché. Attention, les IPhones ne comptent pas ! Même si je dois avouer que j'en utilise souvent.
Celle-ci a été prise par hasard au coucher du soleil, près de l'eau, à côté de la maison. J'avais mon appareil dans les mains, avec l'objectif qu'il fallait. Je l’ai prise et tout de suite, j'ai adoré le résultat.
J'étais super content d'avoir mon appareil avec moi ce jour-là. Ca me rappelait ma jeunesse quand je découvrais la photo. On ne sait jamais ce qu'on peut créer avec le bon matos au bon moment.
Pour ce qui est de la photo en elle-même, j'aime les différentes échelles qui s'y trouvent. Un Boeing n'est pas petit mais ici, il est minuscule à côté de ces nuages si magnifiquement colorés.
Où habites-tu aujourd'hui et est-ce que tu veux bien partager tes spots préférés avec nous ?
Je suis basé à Sydney pour le moment avec ma fiancée Jamie.
Je ne suis pas très café mais j'adore l'odeur de l'huile de moteur qui chauffe le matin. A deux ou à quatre roues. Il y a une route que je retrouve dès que je peux.
Il faut y être tôt le matin, sinon, tu risques de la partager avec des centaines de cyclistes qui ne respectent pas trop la règle de la file indienne.
McCarrs Creek Road se trouve 20 minutes de chez moi. Elle n'est pas très longue, à peine 13 km. Mais il y a de quoi s'amuser et les paysages sont vraiment beaux.
Il faut l'aborder détendu et avec la bonne cadence. Elle te laisse satisfait. C'est vraiment l'endroit idéal pour remettre ses pensées en place tôt le matin.
Sinon, je me suis toujours senti chez moi sur les "Plages du Nord" de Sydney - Dee Why en particulier
Merci beaucoup Thomas !
Pour suivre le travail de thomas sur instagram :
@thomaswalk
@thomaswalkphotos